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INTAL écrit aux autorités colombiennes
Lettre exige que le gouvernement se rétracte vis-à-vis des accusations qu’il a faites à l’encontre de César Jerez
Intal / mercredi 4 septembre 2013
 

Samedi dernier (6 juillet), nos voyageurs d’INTAL en Colombie participaient à une rencontre internationale pour la paix. Ils y assistaient en compagnie de Diego Martinez et de Jeison Paba, membres du CPDH (Comité permanent pour la défense des droits de l’homme), l’organisation qui accueille et organise leur séjour. Ce jour-là, Diego et Jeison reçurent un courrier électronique les accusant d’être liés à la guérilla (accusation gratuite et sans aucun fondement) et que, pour cette raison, eux-mêmes et leurs familles étaient déclarés « objectifs militaires ». Des menaces qui, en Colombie, doivent être prises très au sérieux car les groupes paramilitaires d’extrême droite n’hésitent pas à passer de la parole aux actes.

Le MOVICE (Mouvement des victimes de crimes d’Etat) répertorie toutes les violences et les menaces faites par l’appareil d’Etat colombien -ou encouragées par l’impunité qu’il entretient-. Il diffuse régulièrement des messages d’alerte et demande à la communauté internationale de réagir et de dénoncer chacun des faits auprès des autorités colombiennes. Une dénonciation internationale contribue à réduire considérablement le sentiment d’impunité qui règne en Colombie car les autorités de l’Etat se savent observées et hésitent dès lors à utiliser les moyens les plus radicaux pour faire taire les voix discordantes.

C’est pour cela qu’INTAL répond favorablement à certaines sollicitations du MOVICE et envoie des lettres aux plus hautes autorités colombiennes, comme celle que nous avons envoyé après les menaces visant Diego Martínez et Jeison Paba (lettre reprise sur le website du MOVICE ici). Nous y demandons que l’Etat colombien récuse publiquement les fausses accusations à leur encontre, reconnaisse leur travail dans le domaine des droits de l’homme, mène l’enquête sur l’origine du courrier électronique menaçant et garantisse leur sécurité.

De la même manière, l’association OIDHACO (Droits de l’Homme en Colombie) nous a sollicité de manière urgente le 10 juillet (tout comme d’autres organismes actifs autour du travail de solidarité avec la Colombie) pour cosigner une lettre adressée au mêmes instances de l’Etat colombien. Cette fois-ci, l’objet de la protestation constitue le même type d’accusation infondée d’appartenance à la guérilla pour César Jerez, un leader paysan qui mène depuis 30 jours une mobilisation/grève de grande ampleur avec les 16.000 paysans de son association. La lettre exige que le gouvernement se rétracte vis-à-vis des accusations qu’il a faites à l’encontre de César Jerez et qu’il accède à négocier avec les paysans mobilisés plutôt que de mater le mouvement en faisant usage de la force brutale qui a déjà coûté la vie à quatre agriculteurs.

Tant qu’elle n’auront pas cessé, Intal continuera de dénoncer les menaces et les violences à l’encontre des Colombiens qui se mobilisent pour une société plus juste et plus équitable.