Asociación Campesina del Valle del Río Cimitarra
:: Magdalena Medio, Colombia ::
Plan du site
Suscríbete a servicioprensarural

Appel à la solidarité international pour que cesse la persécution étatique contre l’ACVC
 

Nous appelons à la solidarité nationale et internationale pour que cesse la persécution étatique contre l’Association paysanne de la Vallée du Cimitarra (ACVC), organisation qui développe un travail communautaire, politique et social dans le secteur rural des communes de Yondó, Remedios et Segovia, en Antioquia, ainsi que de Cantagallo, San Pablo, Simití et Santa Rosa del Sur, en Bolivar. Elle a aussi un bureau régional dans la ville de Barrancabermeja, dans le Magdalena Medio colombien.

L’ACVC coordonne les objectifs de la communauté à travers 120 groupes d’action communale dans les hameaux, à travers des coopératives, des comités piscicoles et miniers, des groupes femmes et de jeunes, ainsi que d’autres groupements de travailleurs paysans, dans le cadre de la défense intégrale des droits humains et du territoire ; l’ACVC s’occupe également de la mise en oeuvre de projets de production dans le cadre de la souveraineté alimentaire et de la substitution de cultures de coca, ainsi que des projets de formation et de promotion des processus d’organisation paysanne.

Andres GIL, coordinateur du bureau de l’ACVC à Barrancabermeja, Mario MARTINEZ, trésorier de l’ACVC, Oscar DUQUE, membre de l’équipe de travail de la section ’media’ de l’ACVC et Evaristo MENA, membre de l’ACVC en tant que membre de l’assemblée d’action communale du hameau de la Poza, commune de Cantagallo - tous reconnus comme leaders communautaires depuis plus de vingt ans dans la région du Magdalena Medio - ont été arrêtés par des agents du DAS ce samedi 29 septembre et ils sont actuellement détenus à Bucaramanga (Santander). Aujourd’hui mardi 2 octobre, ils seront enmenés pour étre interrogés.

Ces détentions font partie d’un nouveau processus de criminalisation à l’encontre de cette association paysanne. Ce processus a amené à la violation de l’appartement et du bureau régional de l’ACVC à Barrancabermeja et la saisie de trois ordinateurs avec onze années de documentation sur les projets de l’association ainsi que la comptabilité, le matériel documentaire et les photographies, parmis tant d’autres. Ce type d’actions constitue une nouvelle offensive de l’Etat pour désarticuler le processus d’organisation des paysans du Magdalena Medio et d’empêcher les initiatives de développement communautaire de défense des droits humains dans la région de la vallée du Rio Cimitarra.

Ce type de raffle n’est pas nouveau. Il fait partie d’une série de pressions de l’État colombien contre l’ACVC depuis plusieurs années qui ont eu comme résultat le non-respect des accords signés par le gouvernement pendant l’exode paysanne du Magdalena Medio en 1998 et l’inertie du gouvernement colombien pour appliquer les mesures préventives sollicitées par la Commission Interaméricaine des Droits Humains afin de protéger les membres de l’ACVC.

Il faut aussi rappeler que l’acte juridique constituant la Zone de Réserve paysanne de la Vallée du Cimitarra est resté lettre morte : cette zone de réserve constitue un territoire de propriété collective (auquel fait référence la Loi 160 de 1994 ou loi de réforme agraire ) équivalent à ceux des communautés indigènes ou afro-colombiennes.

En 2003, cet acte juridique cherchait tant à éliminer qu’à prévenir la concentration et l’accaparemment de la propriété terrienne, tout comme à faciliter le processus de sa redistribution et à empêcherle fractionnement anti-économique de ces mêmes terres.
En outre, cet acte juridique régule l’occupation de terres non-cultivées en donnant la préférence aux paysans les plus pauvres. Pour ces raisons, cet acte juridique est devenu récemment un obstacle à l’exécution des projets d’extraction de minerais signés par le gouvernement avec l’Anglo Gold Ashanti Mines et avec les investisseurs de la monoculture agro-industrielle de palme à huile.

Il faut ajouter que les actions de l’armée dans la région ont ciblé la population civile à travers les meurtre de paysans, les détentions arbitraires, l’utilisation d’informateurs, l’alliance avec les paramilitaires, les vols, tortures... et autres violations graves des droits humains.

Nous réitérons notre appel à la solidarité et invitons tous nos amis, compagnons, partenaire, syndicats et l’opinion publique - aussi bien en Colombie que dans le reste du monde - à mettre en oeuvre et à soutenir les initiatives suivantes :

- promouvoir une audition au sein du Congrès colombien sur la situation de droits humains dans la Zone de Réserve paysanne de la Vallée du Cimitarra.

- dénoncer, accompagner et soutenir politiquement l’ACVC au Canada, aux Etats-Unis en Europe et en Amérique latine.

- solliciter une audition au sein de la Commission Interaméricaine de Droits Humains de l’OEA pour examiner le cas de la persécution contre l’ACVC.

- convoquer une réunion au sein du Parlement Européen et de la Commission Européenne pour dénoncer les violations et la persécution contre l’ACVC.

- exposer et localiser les cas de meurtres, violations et persécution contre l’ACVC devant l’OIT, l’Organisation Mondiale Contre la Torture, la Commission de Droits Humains de l’ONU et la Cour Pénale Internationale.

Rappelons encore une fois que la liberté, l’intégrité et la vie des membres de l’ACVC est sous la responsabilité unique des institutions et des fonctionnaires qui, représentant l’Etat, devraient garantir les droits du paysan, au lieu de favoriser sa persécution.