Asociación Campesina del Valle del Río Cimitarra
:: Magdalena Medio, Colombia ::
Plan du site
Suscríbete a servicioprensarural

« Ses dénonciations ont incommodé le gouvernement »
Position du PDPMM au sujet de la détention des membres de l’ACVC
Francisco de Roux / lundi 1er octobre 2007 / Español
 

Pendant le week-end, le Ministère public de Barrancabermeja, appuyé par l’armée et le DAS (organisme de sécurité de l’Etat), a arrêté quatre membres de l’Association paysanne de la vallée de la Cimitarra (Asociación Campesina del Valle del río Cimitarra, ACVC) et a perquisitionné l’appartement du cinquième étage de l’immeuble La Tora, dans lequel s’abritent habituellement des familles paysannes.

Les leaders paysans sont accusés d’entretenir des relations avec des groupes subversifs.

Le Programme de développement et paix du Magdalena Medio (Programa de Desarrollo y Paz del Magdalena Medio, PDPMM) a donné son appui à l’ACVC, vu qu’il considère cette organisation comme un groupe de citoyens et citoyennes qui luttent pour les droits des personnes déplacées et pour la dignité humaine et les droits des hommes et des femmes de la campagne : droit à la vie, à la terre, à la sécurité et la souveraineté alimentaire, à l’organisation et participation à la vie publique et à la politique.

Le Programme de développement et paix du Magdalena Medio, comme l’immense majorité des habitants de Barrancabermeja et de Colombie, n’est pas d’accord avec la lutte armée des FARC et de l’ELN, tout comme il n’est pas d’accord avec la guerre des paramilitaires, ni avec la solution militaire au problème colombien, ni avec l’horreur des enlèvements, ni avec la libération par les armes des victimes. Cette décision de ne pas être d’accord avec la guerre n’est pas une conclusion dérivée de principes idéologiques. Cette une décision prise en conscience. Par respect envers l’être humain, nous n’acceptons pas cette guerre atroce qui détruit sous tous les angles notre dignité ; de même, nous luttons pour les changements structurels qui permettent l’avènement de la paix sur la base de la justice.

En tant que citoyens, nous respectons les procès engagés par l’institution judiciaire. De même, abordant ce fait de façon responsable, nous tenons compte de tous les éléments en jeu et demandons aux autorités d’en faire de même, exigeant à la fois ce qui est de droit.

En premier lieu, nous exigeons que, dans un environnement de conflit et de tensions, la vie et l’intégrité des personnes arrêtées soient respectées. De même, en tant que citoyens, nous exigeons le respect de la procédure.

D’autre part, nous tenons à rendre compte du fait que l’Association paysanne de la vallée de la Cimitarra, critique du PDPMM en toute liberté, a cherché à défendre les droits des paysans par des voies légales. Elle a réalisé des activités transparentes de développement humain en collaboration avec l’Union Européenne et les Nations Unies. Et ses membres ont œuvré avec sérieux en vue d’une issue politique et négociée au conflit.

Nous sommes préoccupés par le contexte politique de cette arrestation, car l’ACVC s’est opposée courageusement, sur le plan public et international, aux paramilitaires. Ses dénonciations ont incommodé le gouvernement et les organismes de sécurité. Les paramilitaires du Bloc Central Bolivar ont été les plus acharnés des enquêteurs autour des actions de l’ACVC afin d’en trouver la faille, s’y sont opposés avec violence, ont assassiné plusieurs de ses paysans et ont cherché par tous les moyens à stopper la Zone de Réserve Paysanne.

C’est pourquoi nous demandons à la justice qu’elle agisse avec la grandeur, l’impartialité et le respect de la démocratie et la liberté que méritent nos paysans, le peuple de Barrancabermeja et de Colombie.